dimanche 21 décembre 2008

L'archipel oublié des Kouriles


L'Alsace est retourné ad eternam dans le giron français. Les Allemands ne peuplent plus les Sudètes. L'Europe a tourné la page des querelles territoriales. Il faudrait plus qu'un monceau de terre pour qu'un Européen fasse couler du sang européen en Europe. En revanche, les pays d'Asie du nord-est n'ont toujours pas réglé leurs comptes. Le nationalisme revanchard et enfantin des peuples qui y habitent a fait de cette région une poudrière dont personne ne parle. Les Îles Kouriles forment un exception. Hormis quelques échauffourées en face de l'Ambassade de Russie au Japon, ce conflit territorial ne fera pas couler de sang. Bien plus qu'une revendication de principe, ces quelques îlot n'attisent plus de sentiments nationalistes liés à l'intégrité territoriale de la nation japonaise; les eaux glaciales de la mer d'Okhotsk et les tonnes de poisson frais qui y frétillent forment le véritable motif des griefs nippons.

Ce panneau se trouve en face de la gare principale de Tokyo. Personne n'y prête attention; ce placard désuet illustre bien les revendications de principe de quelques diplomates vieillissants et gominés à propos des Îles Kouriles: un panneau délavé, représentant le nord du Japon, avec en filigrane un soleil levant et l'inscription suivante: "Îles Kouriles, le jour du retour (sera) un jour de paix". Comme toujours, les politiciens et diplomates japonais revendiquent des territoires étrangers en évoquant, en vrac, la paix dans le monde, la cause humanitaire et la co-prospérité.

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